Les maladies parodontales sont des pathologies plurifactorielles.
Nous ne sommes pas tous égaux face au risque de développer une maladie parodontale. Celle-ci apparaît lorsqu'il se présente une association de plusieurs facteurs de risque. Le facteur déclenchant
(facteur étiologique) est la plaque dentaire. Sa parfaite élimination par le brossage reste la meilleure prévention. En l'absence de plaque
dentaire, les facteurs de risque que l'on va décrire ci-après n'auront aucune influence sur le parodonte.
Les maladies parodontales vont donc apparaître plus tôt, se développer plus vite et seront plus difficiles à stabiliser en présence de plaque dentaire et de facteurs de risque tels que le tabac,
le diabète non équilibré, la susceptibilité liée à la génétique (hérédité) et le stress.
Le tabagisme a, sans aucun doute possible, des répercussions importantes sur les muqueuses buccales et, plus particulièrement, sur le parodonte :
Le tabac masque l'inflammation gingivale. La gencive du fumeur va moins saigner au brossage et ne va pas, de ce fait, alarmer le patient sur sa situation parodontale.
Le parodonte de patients présentant des quantités et des types de plaque dentaires identiques peut réagir différemment. Ceci s'explique en partie par une susceptibilité génétique à la destruction parodontale, susceptibilité propre à chaque individu. Il est ainsi particulièrement intéressant de se renseigner sur la situation parodontale des membres de sa famille.
L'apparition de parodontites très violentes chez les Poilus de la Première Guerre Mondiale, bloqués dans leurs tranchées, fut le premier pas vers la compréhension de la relation entre stress et maladies parodontales. Il est désormais considéré comme acquis le fait que le stress affaiblit le système immunitaire et donc la réponse de l'hôte aux infections, influençant ainsi l'apparition ou l'évolution des maladies parodontales.
L'interrelation entre le diabète et la parodontite est aujourd'hui démontrée. Un diabète non équilibré peut influencer l'apparition ou l'évolution d'une maladie parodontale. À ce titre, la parodontite est considérée comme la 6e complication du diabète. De même, il ressort de quelques études qu'une parodontite active pourrait perturber la stabilisation d'un diabète. Il est donc nécessaire d'agir sur les deux pathologies simultanément.
L'influence de la consommation d'alcool sur les parodontites est mal définie. Si la présence d'une relation entre les deux est confirmée par plusieurs études, les processus biologiques impliqués restent à définir.
L'association entre le surpoids et l'obésité d'une part et la parodontite d'autre part est avérée. L'influence des premiers sur la seconde est moins évidente.
Le dépistage systématique des maladies parodontales chez les patients à l'IMC supérieur à la moyenne est indispensable.
La plupart des facteurs de risque des parodontites sont des facteurs de risque dits généraux, car leur influence délétère n'est pas limitée à l'environnement des dents.
Les piercings oraux appartiennent quant à eux à la famille des facteurs de risque locaux. Ils vont détériorer les tissus de soutien de la dent à leur contact avec ceux-ci.
L'identification de ces facteurs de risque permet de prévenir le développement des maladies parodontales, tandis que leur contrôle se révèle indispensable pour la conduite du traitement parodontal.
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